Consommations, addictions


Ne pas banaliser... mais ne pas stigmatiser...

Nous sommes tous des usagers plus ou moins occasionnels de substances psycho-actives… À commencer pour beaucoup par l’alcool bien sûr… à Nîmes, la féria peut en témoigner !

Il est donc nécessaire de sortir du « pour ou contre » ou des postures de jugement. Ce n’est pas tant le fait d’être consommateur ou non qui importe, mais plutôt le niveau de connaissance que l’on a des substances et de leurs effets sur la santé, l’usage que l’on en fait et la capacité que l’on a de choisir de consommer ou pas.

Lorsqu’on les interroge, la grande majorité des jeunes déclarent aller bien. Mais les excès persistent et les pratiques à risques sont en augmentation, tout comme l’inquiétude de ceux qui y sont confrontés.

Suis-je capable sans effort de ne pas consommer ? Ma consommation interfère-t-elle avec ma vie sociale ou mon organisation ? Avec mes études ? Est-ce que tel produit est moins nocif que tel autre?

Bref, ai-je toujours le contrôle de la situation?

Est-ce que je ressens des effets négatifs sur ma santé physique ou mentale, sur mes études ou mon boulot ? Suis-je conscient des risques liés au(x) produit(s) que je consomme ? Suis-je capable de réduire ces risques ? Quelles sont les ressources dont je dispose pour m’aider à limiter ces risques et/ou ma consommation ? Combien de temps les différents produits restent détectable dans mon organisme?

Cette rubrique s’efforce de proposer des pistes de réponses, à l’échelle individuelle ou collective.
Elle se veut très pratique, adaptée aux étudiants et compatible avec leurs études : où trouver facilement et rapidement des réponses à ses questions, au sein même de l’université ou à proximité ? un appui, une écoute, une solution ?

Venez faire le point et l’évaluation de vos consommations au SSE. Une consultation gratuite vous est proposée un lundi par mois; elle est assurée par une infirmière addictologue et une éducatrice d’Addiction France. Vous pouvez prendre rdv directement sur votre ENT, via l’application « Calcium », au motif « Addiction ». Pour obtenir plus de renseignements si nécessaire, contactez le SSE: sse@unimes.fr  

Quelques documents pour vous informer...

Vous êtes fumeurs ? Faites le point sur votre consommation avec notre infirmière tabacologue.

Vous souhaitez diminuer votre consommation ou arrêter définitivement ? Il existe de nombreux outils et ressources… là encore la tabacologue du SSU vous conseille et vous accompagne.

Pour tout savoir sur le tabac : https://www.tabac-info-service.fr/

Les sources de cette rubrique sont largement tirées du site « alcool info service »

Alcool : Quels que soient les goûts, les couleurs, les appellations, « l’alcool » est une seule et même substance, l’éthanol (alcool éthylique). C’est l’éthanol qui agit sur l’organisme et provoque l’ensembles des effets immédiats et de long terme liés à la prise de boissons alcoolisées.

Degré : Il correspond à la quantité d’alcool pur (éthanol) contenue dans 100 ml. Ainsi, si une boisson fait 35° (ou est concentrée à 35 %), cela signifie que 100 ml de cette boisson contiennent 35 ml d’alcool pur. Plus le degré est élevé, plus la boisson est concentrée en alcool pur.

Contrairement à une idée très répandue, un verre de whisky « standard » ne contient pas plus d’alcool qu’un demi de bière. Certaines boissons sont plus concentrées en alcool pur que d’autres, mais elles sont aussi servies en plus petites doses. Ainsi, un verre de whisky standard contient entre 3 et 4 cl de liquide alors qu’un demi de bière en contient 25 cl.

Que devient l’alcool une fois consommé ?

Après consommation, l’alcool est absorbé tel quel au niveau digestif et passe dans le sang. En quelques minutes, il est transporté dans tout l’organisme, notamment au niveau du cerveau. Il est éliminé ensuite essentiellement par le foie (95 %). Les 5 % restants sont éliminés par les reins (urine), la peau (sueur), les poumons (air expiré) et la salive. Le passage par la respiration permet d’évaluer, en mesurant la concentration d’alcool dans l’air expiré au moyen d’un éthylotest, le taux d’alcool dans le sang (ou alcoolémie).

De manière générale, un verre standard d’alcool fait augmenter l’alcoolémie de 0,20 à 0,25 g/l. Quand on boit un verre, l’alcoolémie atteint son maximum 1 heure après (30 minutes si on n’a pas mangé depuis plus de 2 heures), puis elle commence à baisser. Il faut alors compter environ 1 heure 30 pour éliminer chaque verre d’alcool.

Quels sont les effets de l’alcool sur l’organisme ?

L’alcool est un produit psychoactif, c’est-à-dire qu’il agit sur le fonctionnement du cerveau : il modifie la conscience et les perceptions, et de ce fait le ressenti et les comportements.

Consommé à faibles doses, l’alcool procure une sensation de détente, d’euphorie, voire d’excitation. Il désinhibe et aide à s’affranchir de sa timidité. Il libère la parole et contribue à lâcher-prise. Les réflexes commencent à diminuer.

Consommé à plus fortes doses, l’alcool provoque l’ivresse. Elle se traduit par une mauvaise coordination des mouvements, une élocution troublée, une diminution des réflexes et de la vigilance, un état de somnolence, etc. La consommation d’alcool peut également entraîner des pertes de mémoire allant jusqu’au trou noir. À très fortes doses, la somnolence peut aller jusqu’au coma éthylique. Il constitue une urgence médicale. Faute de soins, il peut provoquer la mort.

Au delà de ses effets immédiats, consommé fréquemment, l’alcool a des conséquences sur la santé à long terme (cancers, problèmes cardio-vasculaires, cirrhose du foie, troubles cognitifs, altération de la mémoire et des capacités de planification ou de prises de décisions.

Alcool et santé mentale

Une consommation excessive est souvent associée à des troubles psychiques (anxiété et dépression notamment). Ces derniers sont-ils la cause ou la conséquence de l’alcoolisation ? Une consommation importante d’alcool peut déclencher une dépression. Inversement une personne anxieuse voire déprimée peut chercher dans l’alcool un moyen de lutter contre son anxiété ou sa dépression. Une consommation régulière d’alcool peut alors s’installer et entraîner une dépendance.

Même si la consommation d’alcool semble apporter un mieux-être sur le moment, elle ne solutionne pas les difficultés de la personne. A l’inverse, à long terme, elle peut accroître sa dépression et son anxiété. Enfin, même si l’alcool aide à s’endormir, il nuit à la qualité du sommeil et peut provoquer des insomnies.

Quand la dépendance s’installe, l’état de santé se dégrade tant sur le plan physique que psychologique. Les relations avec les proches sont perturbées et la vie scolaire, universitaire ou professionnelle sont touchés.

 

Les différents types de consommation


Consommation festive

Même occasionnelle, elle n’est pas sans cons équences… L’ivresse a des conséquences immédiates : propos incohérents, perception modifiée, perte d’équilibre, mauvaise coordination, agressivité pouvant aller jusqu’à la mise en danger (de soi ou des autres) ou, dans les cas les plus graves, jusqu’au coma éthylique.

Le binge drinking

Certaines personnes recherchent une ivresse très rapide en buvant des quantités importantes d’alcool en un minimum de temps. C’est ce qu’on appelle le binge drinking. Cet usage est particulièrement dangereux chez les jeunes car il a un impact à long terme sur le développement du cerveau et sur les capacités d’apprentissage.

Cette consommation ponctuelle qui ne s’inscrit pas dans le quotidien peut sembler anodine… Mais attention à bien repérer les signes qui doivent alerter : la consommation devient indissociable de tout évènement festif, les occasions de boire se multiplient, l’ivresse est recherchée à chaque occasion, une limitation de sa consommation qui devient impossible, entraînant systématiquement une perte de contrôle

Conseils simples pour garder le contrôle sur sa consommation d’alcool festive :

  • Boire lentement, en mangeant et en alternant avec de l’eau ou des boissons sans alcool

  • Agrémenter l’évènement de cocktails sans alcool attractifs

  • Se fixer un nombre de verres à ne pas dépasser

 

Consommation régulière

La consommation d’alcool « à petites doses » mais régulière permet parfois de trouver détente et convivialité. Boire devient une habitude, un réflexe ; on boit sans y penser. Avec une consommation quotidienne ou routinière (plusieurs fois par semaine), la quantité d’alcool bue au cours de la semaine peut alors se révéler importante. Boire trop est souvent associé à l’ivresse ou à l’alcoolisme. Pour beaucoup,  une  consommation sans ivresse et qui n’entraîne pas une alcoolo-dépendance, ne semble pas poser problème. Pourtant, consommer un peu d’alcool tous les jours ou presque comporte des risques pour la santé.

Les signes d’alerte :

  • un sommeil agité, de mauvaise qualité

  • un sentiment de fatigue

  • des réveils difficiles

  • une mauvaise humeur

Conseils simples pour réduire sa consommation régulière d’alcool :

  • Ne pas dépasser 2 verres d’alcool les jours où l’on consomme

  • Essayer d’avoir des jours dans la semaine sans consommation d’alcool

  • Remplacer l’alcool par une boisson non alcoolisée ou un cocktail sans alcool

  • s’accorder des moments de plaisir et de détente autrement (sport, activité culturelle ou créative, moments entre amis…)

Si vous souhaitez faire un point sur votre consommation d’alcool ou si vous avez repéré des signes qui vous inquiètent, prenez rendez-vous avec notre spécialiste en addictologie. La consultation pourra se faire au SSU ou en dehors de l’université de Nîmes, à votre convenance.

Questions fréquentes :
« Est ce que je consomme trop ? C’est quoi, trop ? Herbe ou résine: pareil ? Toujours interdit ? Est ce que le cannabis peut affecter ma santé ? Perturber mes études ? »

Quelques faits :

  • Le cannabis est une plante qui se présente sous forme d’herbe (fleurs, feuilles, tiges mélangées et séchées) ou de résine (shit). Le cannabis contient une substance psychoactive (le THC) qui se concentre dans le cerveau et qui est à l’origine des effets ressentis (modification des perceptions et des sensations)

  • Une plante… pas toujours naturelle : on y retrouve souvent des taux élevés de pesticides et d’engrais… les résines contiennent des produits de coupage ou des solvants toxiques… on la mélange avec du tabac (dont la toxicité propre n’est plus à démontrer)… et les taux de THC peuvent varier de 1 à 10 dans les résines.

  • La loi : « le cannabis est classé comme stupéfiant »; « son usage est interdit en France, de même que l’incitation à sa consommation et son trafic ».

En savoir plus :  drogueinfoservice et site ofdt.

  • Chiffres : au niveau national et en Occitanie : lire les enquêtes ESCAPAD et LMDE.

Quel consommateur êtes vous?  Autoévaluez vous via l’outil CAST !

 

Pourquoi on consomme ?
Fonction plaisir, fonction sociale, fonction auto-thérapeutique…

Les signes d’alerte d’une consommation problématique, pour soi-même ou pour un proche: (excessive? début de dépendance? d’addiction?)

  • Fumer tous les jours

  • Fumer seul dès le matin

  • « Aboulie » : ne pas faire les choses prévues, ne pas prendre de décisions

  • Des remarques répétées de la part de vos proches

Ces signes doivent alerter sur la nécessité de réguler sa consommation.


Les effets du cannabis sur la santé

Les points à retenir :

  • Conséquences santé « aigues » :

    • Modification de la perception visuelle, de la vigilance, des réflexes (danger+++ au volant)

    • Chez certaines personnes fragiles ou prédisposées, hallucinations et décompensation de pathologies psychiatriques (= entrée dans une maladie psychiatrique jusque-là latente… effet « déclencheur »)

  • Conséquences santé à plus long terme

    • Dépendance comportementale et parfois physique

    • Toxicité respiratoire (plus toxique que le tabac seul)

    • Toxicité cardiovasculaire : renvoi vers références d’études scientifiques

    • Conséquences sur la vie sociale et relationnelle

 

Poursuivre des études et consommer du cannabis…Est-ce compatible ?

On le sait, l’usage du cannabis provoque un effet sur la mémoire et diminue la capacité à apprendre des choses nouvelles et à s’en souvenir. Mais peut-on dire qu’il interfère de façon significative avec les études ? Un fumeur réussit il moins bien qu’un non-fumeur ?

  • Il ne faut ni banaliser, ni stigmatiser : consommer du cannabis n’amène pas inexorablement à un échec. Tous les consommateurs ne finissent pas par subir toutes les graves conséquences potentielles du produit. Cependant, le cannabis peut interférer avec l’expression des potentialités et des capacités d’apprentissage d’un étudiant. Dans une société où le système économique est largement basé sur les connaissances, cela peut signifier un handicap sévère et durable. Il peut s’agir à terme d’une perte d’opportunités d’insertion, d’un déficit de développement social et professionnel.

  • Le cannabis comme marqueur de problèmes plus globaux : dans la pratique, il est difficile de détacher la consommation de cannabis de contextes de consommation concomitante d’autres psychotropes (comme l’alcool), de problèmes psycho-sociaux et familiaux, etc. Tous ces facteurs concourent à une moindre réussite dans l’éducation supérieure. La consommation de cannabis serait une sorte de « marqueur » pour ces problèmes. Mais certains travaux récents démontrent que dans cette constellation, le cannabis a un effet qui lui est propre et augmente le risque d’interruption des études: les consommateurs ont 2,3 fois plus de risques de quitter prématurément le système éducatif par rapport aux non consommateurs (Bray et coll. 2000). Par contre, la consommation de cannabis ne semble pas induire de baisse irréversible du Q.I. à long terme, mais celui-ci est légèrement diminué chez les grands consommateurs actifs (Fried et coll. 2002). En matière d’éducation, ce seraient plutôt les effets sur la mémoire d’apprentissage qui semblent incriminés.

  • En conclusion :  l’important, pour chaque consommateur (ou pour leurs proches), c’est de savoir où se trouvent les limites : quand est-ce qu’une consommation épisodique ou « récréative » devient un problème plus sévère ? Quand est-ce qu’elle est le signe d’un malaise plus sérieux ?


Besoin d’aide ou simplement d’un dialogue direct sur le sujet ? Contactez les ressources locales et régionales

  • Notre tabacologue référente, qui consulte gratuitement sur le site Vauban ou en dehors de la fac, à la demande. Prendre rendez-vous avec elle : conso@unimes.fr

  • En parler avec le médecin du SSU : sur le campus de Vauban, toujours à votre disposition pour échanger et vous orienter au mieux.

  • Les CJC (consultations jeune consommateur): « Lieu d’écoute, d’information et de soutien, où peuvent être discutées sans tabou les expériences de chacun ». Ces consultations sont anonymes et gratuites. Leur objectif est d’accueillir les jeunes consommateurs, faire un point avec eux et si nécessaire proposer et mettre en place une aide et un soutien.

Toutes les problématiques d’addiction peuvent être abordées : l’usage d’alcool, de cannabis, la pratique de jeux vidéo ou de l’utilisation d’Internet…


Ce sont des lieux ouverts et confidentiels

  • À Nîmes :

    • CSAPA LOGOS: Tél : 04 66 21 07 89

    • ANPAA: Tél: 04 66 29 25 13

  • À Alès :

    • CSAPA LOGOS Alès: 19 Avenue Jules Guesde. Tél : 04 66 91 08 75

  • Au niveau national :0 800 23 13 13 (7j/7, de 8h à 2h)

 

Téléchargez l’application : « stop cannabis » (université de Genève)

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Documents à télécharger :

 

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